24 TIMES THE TRUTH

In my exploration of the essence of Cinema, I produced, in 2010, a series of videos where personal memory intertwined with collective memory.

24 TIMES THE TRUTH invited participants to connect directly with their reptilian brain. Facing the chosen individual, I would turn on the camera and ask them to recount, without hesitation, the scene that had struck them the most – the one that immediately sprang to mind. It had to be delivered live, carrying the fresh intensity of the emotion at that very moment.

By later juxtaposing their narrative with the actual film sequence, I was fascinated to discover how each person had perceived, transformed, or even reinvented the moment. No one sees the same film: everyone infuses it with their own story, their unique psyche.

When I encouraged my subjects to spontaneously recount several scenes in the same manner, I observed that a common theme often emerged from their choices. It was as if our unconscious, steeped in our personal history, were haunted by the same questions and inner conflicts – shame, rejection, the absence of parental figures, the need for freedom, oppression, desire, or even the acceptance of difference.

Another revelation was realizing that no one mentioned any dialogues or key phrases that might encapsulate the meaning of the chosen scene. Everyone described moments – gestures, glances, actions. Cinema, it seemed, did not need words to communicate with our unconscious; its language was that of dreams.

Dans mon exploration de l’essence du Cinéma, j’ai réalisé, en 2010, une série de vidéos où se mêlaient mémoire personnelle et mémoire collective.

24 TIMES THE TRUTH invitait à se connecter directement à notre cerveau reptilien. Face à la personne choisie, j’allumais la caméra et lui demandais de raconter, sans réfléchir, la scène qui l’avait le plus marqué ; celle qui lui venait immédiatement à l’esprit. Elle devait être relatée en direct, avec toute la fraîcheur de l’émotion du moment.

En confrontant ensuite son récit à la véritable séquence du film, je découvrais avec fascination la manière dont chacun avait perçu, transformé ou même réinventé l’instant vécu. Personne ne voit le même film : chacun y insuffle sa propre histoire, sa propre psyché.

En invitant mes interlocuteurs à évoquer plusieurs scènes de la même manière, spontanément, j’ai observé qu’un thème commun émergeait souvent dans leurs choix. Comme si notre inconscient, imprégné de notre histoire personnelle, était hanté par les mêmes questionnements et conflits intérieurs – la honte, le rejet, l'absence de repère parental, le besoin de liberté, l’oppression, le désir ou encore l’acceptation de la différence.

Une autre révélation fut de constater que nul n’évoquait de dialogues ou de phrases clés susceptibles d’enfermer le sens de la scène choisie. Tous me décrivaient des instants : des gestes, des regards, des actions. Le Cinéma, semblait-il, n’avait pas besoin des mots pour dialoguer avec notre inconscient ; son langage était celui des rêves.